Dear Neela, May-lee and Sasha,

 

25 juillet 2020, il est 16:24 et je commence à écrire ces mots sans vraiment savoir où ils vont me mener.

 

2020 est une année particulière, des tsunamis d’émotions individuelles et collectives que nous avons tous ressenti…

Avez-vous ressenti la même chose ?!… Peut-être pas…            

La belle insouciance de l’enfance en est peut-être pour quelque chose.

 

En plus de la pandémie que nous avons vécue, il y a eu une réalité fracassante, assourdissante… celle du traitement fait à la communauté noire.

 

Je dis réalité parce que je pense que j’ai occulté certaines choses pensant que j’étais épargnée.

 

Le décès tragique et violent d’un homme noir a éclaté mon petit cocon. Cette violence, cette haine à l’égard d’un homme noir, d’un autre être humain pouvant être mon père, mon oncle, mon cousin ou encore mon fils.

Tristesse, incompréhension, colère et peur…

Peur pour vous, mes petits chats, mes amours…

Vous dire que vous ne connaitriez pas ça est mon plus grand espoir… je me refuse de vous transmettre cette peur mais…

 

J’aurai beau vouloir vous protéger de tout, vouloir prendre toutes vos peines, vos blessures à votre place, cela ne sera pas possible.

Alors plutôt, je veux parler d’amour, ce sentiment si fort que vous devez avoir pour vous, de confiance en vous, de votre liberté.

 

Maman fait ce travail en ce moment de s’aimer plus, de connaitre la femme que je suis afin de vous transmettre l’importance de l’amour pour soi.

J’apprends à connaitre cette femme noire, devenue maman et qui élève des enfants noirs dans ce monde.

 

Ne laissez personne vous enlever votre joie, votre esprit libre. Soyez fiers de vous, de votre histoire.

Ne laissez personne vous dire que vous être trop noir ou pas assez pour faire partie de ce monde.

Utilisez votre voix pour raconter votre histoire, car oui elle compte autant que les autres.

Célébrez l’être unique que vous êtes.

 

Je ferais de mon mieux pour vous transmettre l’héritage transmis par la famille, notre histoire, la rencontre entre ma culture et celle de Papa et vous apprendre à en faire une force.

Pardonnez-moi si tout n’est pas parfait, maman a appris au jour le jour à vos côtés et j’ai dû, moi aussi, gérer mes propres peurs et insécurités et déconstruire de nombreuses croyances.

 

Je remercie chaque jour le Seigneur de m’avoir choisie pour être votre mère, je fais de mon mieux.

 

Ma louloute, sois fière de la jeune fille que tu deviens qui apprend chaque jour à apprécier ta belle chevelure bouclée… tu en as fait du chemin pour une fille de 11 ans ;

Ma Maymay, reste cette petite fille de caractère qui veut faire entendre sa voix ;

Mon Sashounet que ta sensibilité et ta vulnérabilité que je perçois déjà en toi, soient ta force.

 

Maman vous aime très, très fort.

 

Maman